A 48 heures du premier tour de l’élection, les candidats ont répondu aux derniers questionnaires envoyés par associations, groupes d’intérêt et autres lobbys qui les ont sollicités durant la campagne. "Interpeller les candidats", selon la formule consacrée, est devenu un classique : à chaque campagne présidentielle, lobbys, associations, groupes d’influence ou porteurs de "causes" humanitaires, sanitaires, caritatives ou sociales font tout pour se faire entendre des candidats et de leurs équipes.
En se limitant au dernier mois, on peut sans difficulté retrouver une vingtaine d’initiatives de ce type : le réseau Alerte a interpellé les candidats sur la pauvreté début avril, Médecins du monde a également organisé un flash mob pour interpeller sur l’accès au soin, tandis que la veille, le syndicat UNEF évoquait les inégalités chez les étudiants.
Le même jour, les sapeurs-pompiers demandaient plus de "volontarisme" et de "cohérence" de la part des candidats. On peut aussi citer, toujours en avril, la fédération de parents d’élèves FCPE, l’association d’handicapés APF, le collectif "industriels numériques", le conseil national des barreaux, les motards, l’association "Sauvons le climat"... Et même Nathalie Bordes-Prévost, prostituée de 43 ans qui voulait évoquer le délit de racolage.
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QUELQUES CANDIDATS POUR UN BOYCOTT DES PRODUITS VENUS DE COLONIES ISRAÉLIENNES
Autre action de lobbying, celle des ONG propalestiniennes, qui ont obtenu des réponses de quelques candidats. Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon s’engagent ainsi, selon la plateforme des ONG, à des "mesures restrictives sur l’entrée des produits des colonies [israéliennes en territoire palestinien] sur le marché français". Philippe Poutou va plus loin et évoque un "un embargo total contre les produits et services israéliens, en premier lieu, ceux issus des territoires colonisés". Nicolas Sarkozy refuse en revanche toute mesure d’embargo, François Hollande ne se prononçant pas sur cette question précise.
Les mêmes candidats sont en revanche unanimes à dénoncer le blocus de Gaza et appellent à sa levée, Jean-Luc Mélenchon évoquant même la suspension de "toute préférence commerciale avec l’Etat d’Israël tant qu’il ne sera pas mis fin au blocus".
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